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(Presque) tout ce qu’il faut savoir sur les bornes de recharge

9 janvier 2023  Lecture de 4 minutes

La voiture électrique vous fait de l’œil, mais les bornes vous intimident et vous ne savez pas par où commencer ? Voici de quoi démêler les fils — et les questions.

La borne ou la voiture d’abord ?

On conseille d’acheter la voiture d’abord, notamment à cause des longs délais de livraison. Ainsi, on peut faire installer la borne entre-temps. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Yann Mathieu, un citoyen du quartier Rosemont, à Montréal, qui s’est lancé dans l’aventure en 2022 avec sa conjointe. « Ensuite, je me suis renseigné sur les différents types de bornes offerts en fonction de mon type de véhicule et des lieux où elle serait installée, et qui correspondaient à l’utilisation que je voulais en faire. »

Ce Montréalais voulait surtout une borne avec laquelle il pourrait charger complètement son véhicule en une nuit. De plus, comme il habite en condo dans un « 8-plex » avec stationnement extérieur, sa borne devait résister aux intempéries.

Les options de recharge à domicile

Les recharges de niveau 1 : Tous les véhicules électriques viennent avec au moins un chargeur 120 V, qu’on peut brancher directement sur les prises domestiques standard de 120 V. Le temps de recharge est cependant plus long qu’avec des bornes de niveau 2. Il faut compter de 6 à 8 heures pour recharger un véhicule hybride rechargeable, et de 11 à 16 heures pour un véhicule entièrement électrique.

Les bornes de niveau 2 : Fonctionnant sur une prise de 240 V, elles permettent une recharge complète en 6 à 10 heures, pour une voiture électrique ou un véhicule hybride rechargeable. C’est pour ce type de borne qu’a opté Yann Mathieu, dont la voiture passera toujours ses nuits stationnée à la maison.

Les bornes de niveau 2 portatives : Les personnes qui sont souvent appelées à se déplacer peuvent quant à elles acheter une borne portative. Munie d’une fiche d’alimentation NEMA 14-50 ou NEMA 6-50, elle aussi se branche dans une prise de 240 V ; il suffit donc d’avoir accès à ce type de prise à destination. Les terrains de camping qui accueillent des motorisés, notamment, en sont pourvus. Ce type de borne est particulièrement pratique pour les gens qui possèdent une résidence secondaire.

Les bornes (intelligentes) avec partage de puissance : Les familles possédant au moins deux véhicules électriques gagnent à se tourner vers le partage de puissance, comme l’explique Jean-Marc Pittet, président et fondateur d’Elmec, un important fabricant québécois de bornes de recharge. « Si on a un deuxième véhicule rechargeable, il n’y a qu’à poser la seconde borne sur la même installation électrique. Il suffit de mettre les bornes en mode intelligent à l’aide d’une application, et elles vont communiquer entre elles. Si une voiture a fini de se recharger, toute l’énergie est envoyée vers la seconde voiture pour finir de la recharger plus rapidement. En partage de puissance, on peut mettre cinq à six bornes dans le même disjoncteur de 40 ampères. »

Ces dernières bornes n’utilisent jamais plus que l’énergie disponible, ce qui empêche les surcharges du panneau électrique et les problèmes de disjoncteurs. Elles sont aussi fort utiles dans un contexte multirésidentiel (nous y reviendrons plus loin).

Et le climat ? Pas de stress : les bornes distribuées au Québec sont toutes adaptées à la rigueur de notre climat et résistent à des températures allant de -40 °C à 50 °C.

Installation : quelles contraintes ?

Pour les propriétaires d’une maison unifamiliale avec stationnement, il n’y en a habituellement pas. Une vérification auprès de la Ville permet toutefois de s’en assurer, bien que les permis ne soient d’ordinaire pas nécessaires.

Pour sa part, Yann, qui habite un condo dans un immeuble avec stationnement extérieur, a dû vérifier avec son syndicat de copropriété si celui-ci consentait à l’installation d’une borne. Il s’agit d’une étape à ne pas négliger, puisque les stationnements sont des parties communes ; un syndicat pourrait exiger l’installation sur un piédestal modulaire en aluminium, par exemple. « On a la chance d’avoir un stationnement arrière qui donne sur une ruelle, ça simplifie la chose », nous dit ce copropriétaire.

Dans le cas d’un gros immeuble multirésidentiel avec stationnement privé, comme les complexes d’appartements ou en copropriété avec stationnement intérieur, les capteurs de courant sont indiqués. Qu’ils soient de 1 000, 1 500 ou 2 000 ampères, ils protègent l’entrée principale d’électricité. Ensuite, des capteurs individuels modulent l’énergie à envoyer à chaque voiture et mesurent l’électricité consommée, afin que chaque propriétaire de véhicule paie sa juste part. De plus, grâce à l’intelligence artificielle, les capteurs se parlent entre eux pour utiliser l’énergie au moment opportun, le plus souvent la nuit, alors que la demande dans l’immeuble est au plus bas.

« Pour les résidences, condos ou appartements sans stationnement privé, à Montréal, installer une borne n’est pas vraiment possible », souligne Yann, ce que confirme Jean-Marc Pittet. Même si on réussissait à toujours se stationner devant chez soi, le fil de recharge empiéterait sur le trottoir, un espace public. Dans pareille situation, les bornes publiques sont une bonne solution de rechange. Celles du réseau Circuit électrique, qui poussent de plus en plus dans nos quartiers, s’avèrent pratiques. Apprenez-en plus sur le sujet juste ici.

Quel fournisseur — et à quel prix ?

Les fournisseurs de bornes sont nombreux ! Certains tiennent le modèle d’un seul fabricant, alors que d’autres en offrent toute une panoplie. Le couple rosemontois a reçu des soumissions de trois entreprises différentes. En fin de compte, leur estimation variait peu. Le coût d’achat d’une borne de niveau 2 oscille en général entre 600 et 1 300 $, alors que son installation coûte entre 400 et 1 100 $ avant taxes. En moyenne, il faut donc compter 1 500 $ pour la borne et son installation. Si l’on se dote d’un capteur de courant parce que notre panneau électrique est limité ou dans un contexte de petit multirésidentiel, il faut prévoir 400 $ de plus.

Même si ce couple, puisqu’il est propriétaire de sa résidence, aurait pu opter pour l’installation par un maître électricien, c’est l’approche clés en main qui a pesé dans la balance. « Je voulais une entreprise qui s’occupe de tout : l’excavation, le raccordement, l’installation de la borne… », dit Yann, qui a aussi pu découvrir que ce ne sont pas toutes les entreprises qui procèdent aux installations en condo. BEQ Technology, un regroupement d’électriciens partenaire d’Hilo, qui vend et installe différentes bornes de recharge pour véhicule électrique, constitue une bonne ressource pour y voir plus clair.

Et le soutien financier, dans tout ça ?

Si vous achetez une borne neuve de niveau 2 certifiée par un organisme accrédité, différentes formes de soutien s’offrent à vous. Le couple de Rosemont a opté pour le remboursement individuel de 600 $ pour une borne à domicile du gouvernement du Québec, comme il est le seul de la copropriété à avoir installé une borne pour son usage privé. Si le syndicat de copropriété avait opté pour une borne multilogement, d’autres subventions auraient été possibles. Dans le cas des gros immeubles multilogements, la subvention que peuvent recevoir les propriétaires ou les gestionnaires peut atteindre 25 000 $ pour les bâtiments de 20 unités et plus.

Plusieurs municipalités offrent elles aussi divers incitatifs, sous la forme de remises, remboursements, bonifications de subvention ou rabais à l’achat de bornes résidentielles. Ceux-ci vont en général de 100 $ à 500 $.

La borne EVduty d’Elmec est la plus populaire au Québec et la seule qui, pour le moment, est compatible avec la solution Hilo pour recharge de véhicules électriques. Aider à désengorger le réseau tout en accumulant des récompenses en argent vous intéresse ? Apprenez-en plus sur notre solution !